Le Télégramme - Nicolas Rousseau (Mars 2019)
Une journée dédiée à l’éducation bienveillante a réuni plus de 300 professionnels de l’enfance et de la petite enfance, vendredi 22 mars, au cinéma Ti Hanok, à Auray. La pédiatre Catherine Gueguen y a notamment présenté les apports des neurosciences dans le développement de l’enfant.
Pomme empoisonnée de Blanche Neige ou loup du Petit Chaperon rouge : doit-on raconter des histoires qui font peur aux enfants ? « Non, assène Catherine Gueguen, et certainement pas avant cinq, même six ans ». En raison de son stade de maturation, en effet, avant cet âge, le cerveau de l’enfant est incapable de gérer la peur.
La pédiatre est intervenue devant un parterre de 315 professionnels de l’enfance et de la petite enfance, réunis au cinéma Ti Hanok, à Auray, le vendredi 22 mars, dans le cadre d’une journée dédiée à l’éducation bienveillante. Auteur de « Pour une enfance heureuse », elle a présenté les apports des neurosciences dans le développement de l’enfant.
Après être intervenue auprès de parents et de grands-parents, le 21 mars, à Grand-Champ, Catherine Gueguen a conduit les participants à interroger leurs pratiques d’accompagnement de l’enfant. « Nous avons réuni des assistantes maternelles, des personnels de multi-accueil, des enseignants, des assistants familiaux, des puéricultrices, mais aussi des médecins, notamment scolaires, et des orthophonistes », liste Delphine Haddad, formatrice au sein des Ateliers Gordon, à l’initiative de cette journée, organisée en partenariat avec la Caf du Morbihan.
Une relation empathique
Les émotions d’un enfant désarment parfois l’adulte. « Or, l’accueil de cette émotion doit s’effectuer en trois temps, décrit Catherine Gueguen. D’abord, bien comprendre. Ensuite, apaiser. Enfin, aider à exprimer ». Et cet accueil doit se dérouler dans le cadre d’une relation empathique. En effet, démontrent les recherches en neurosciences, l’empathie est décisive pour permettre au cerveau de l’enfant de se développer au mieux. Et déployer pleinement ses capacités intellectuelles et affectives.
Dans l’après-midi, les participants ont découvert le film « Même qu’on naît imbattables », en présence de ses réalisatrices. Dans ce documentaire consacré à la non-violence éducative, Marion Cuerq et Elsa Moley s’intéressent notamment à la Suède, où une loi interdit toute forme de violence physique à l’encontre d’un être humain, quel que soit son âge. « De quoi éclairer le débat, en France, sur les châtiments corporels », conclut Delphine Haddad.
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