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  • Photo du rédacteurLes Ateliers Gordon

Les familles ont besoin de règles (par Thomas Gordon)

Tout groupe, quelle que soit sa taille ou sa nature, a besoin de lois, de régulation, de règles, de politiques et de procédures opératoires standard. Sans elles, les groupes peuvent très facilement tomber dans la confusion, le chaos et les conflits. Les rôles que jouent ces lois et ces règles sont indispensables. Elles peuvent empêcher les incompréhensions et les conflits entre les gens ; définir des droits et des privilèges ; légiférer sur ce qui est considéré comme approprié, juste, et équitable dans les relations humaines ; et proposer des lignes directrices pour aider les gens à poser des limites à leur propre comportement.

Le problème n’est pas de savoir si les groupes ont besoin de règles. Ils en ont besoin. La vraie question est : comment inciter tous les membres du groupe à les respecter.

Au cours de notre vie, nous nous sommes tous parfois sentis démotivés pour nous conformer à certaines règles ou politiques pour lesquelles nous n’avions pas eu voix au chapitre. Lorsque l’opportunité de participer à l’établissement d’une règle ne leur est pas donnée, la plupart des gens ressentent cette règle comme imposée, et en éprouvent du rejet.


Mais lorsque ces gens participent activement à l’élaboration d’une règle ou à la prise d’une décision les concernant, ils sont bien plus motivés pour y souscrire. C’est ce que l’on appelle « l’Approche Participative », qui a prouvé son efficacité dans de nombreuses études.


Lorsque des enfants ont la possibilité de participer à l’élaboration de règles ou de décision les concernant, plusieurs bonnes choses apparaissent. Les enfants se sentent mieux, gagnent en estime de soi et ont davantage confiance en eux. Encore plus important, ils ont l’impression d’avoir gagné plus de « contrôle sur leur destin » - plus d’influence personnelle sur leur propre vie. Ils se sentent aussi à part égale avec les autres membres de la famille, avec une voix égale dans la prise de décision et l’établissement des règles - ils sont membres d’une équipe, et non pas des citoyens de seconde classe.


Cela signifie que les familles qui fonctionnent en collaboration et de façon démocratique auront des relations plus intimes et plus douces que celles dans lesquelles les adultes agissent comme des « patrons » ou comme des autorités, attendant des enfants l’obéissance aux règles qui leur ont été imposées.


Une autre raison d’encourager la participation de tous les membres de la famille dans la prise de décision est qu’elle conduit souvent à trouver de bien meilleures solutions aux problèmes posés. Deux têtes (ou trois, ou quatre) valent mieux qu’une seule ; les décisions communes auront pour base non seulement le savoir et l’expérience des adultes mais aussi le savoir et l’expérience des enfants.


Le postulat « le père sait mieux », qui implique que le père sait mieux que son fils ou sa fille, devrait être remplacé par la proposition plus raisonnable ‘’Oui, mais le père sait-il mieux que le groupe père et enfants ?’’


La participation des enfants à l’établissement des règles amène des bénéfices importants :

· Une plus grande motivation de la part de tous les membres de la famille pour mettre en place ou suivre ces règles.

· Des décisions de plus grande qualité.

· Des relations plus proches et plus tendres au sein de la famille.

· Une estime de soi et une confiance en soi plus grandes, associées à un sentiment de contrôle de son destin pour l’enfant.

· Une responsabilité et une autodiscipline renforcées.

· Moins d’efforts pour les parents pour que les règles soient respectées.


Il est évident que toutes les décisions à prendre dans une famille ne peuvent pas être prises de manière participative. Il y a des questions qui n’intéressent pas tous les membres de la famille, et d’autres qui ne sont pas négociables (parce qu’elles sont illégales, etc...). En d’autres termes, certaines questions vont se trouver en-dehors de « l’Aire de Liberté » pour l’établissement des règles et la prise de décisions en famille.


Par exemple la façon dont les revenus de la famille doivent être dépensés ; ou décider si l’un des parents doit chercher un nouveau job ; ou encore quel type de sport chaque membre de la famille devrait faire… tous ces sujets se trouvent probablement en dehors de « l’Aire de Liberté » ouverte à la prise de décision collective de tous les membres de la famille.


La règle d’or est que les conseils de famille visant à l’établissement des règles et à la prise de décisions doivent se composer de tous les membres qui seront affectés par cette règle ou cette décision, et d’eux seuls.


Il est important que votre famille s’accorde sur quelles décisions, quelles situations et quelles tâches font partie de « l’Aire de Liberté » des membres de la famille. La liste des sujets pouvant potentiellement être traités par l’établissement participatif des règles ou des prises de décision est longue et varie d’une famille à l’autre. Voici une liste de quelques sujets qui se prêtent naturellement à l’établissement de règles et de prises de décisions en famille :

· L’heure du coucher,

· Les corvées de la maison,

· Les soins relatifs aux animaux domestiques,

· Le jardinage,

· L’organisation des vacances ou du temps libre de la famille,

· L’utilisation de la voiture, des bicyclettes, des trottinettes, etc…

· L’utilisation de l’ordinateur,

· La télévision,

· L’argent de poche…


Pour mémoire : l’établissement de règles de manière participative exige certaines compétences de communication que vous pouvez acquérir au cours d’un Atelier Gordon Parents. Ces compétences sont :

· Exprimer vos besoins et vos problèmes,

· Écouter réellement les autres quand ils ont des besoins et des problèmes.

· Résoudre les problèmes et les conflits.

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