
Entre les crises du petit dernier pour des broutilles jusqu’au coucher, les portes qui claquent et les mouvements d’humeur de votre ado à la moindre remarque, vous vous sentez parfois un peu perdue…
Pourtant, vous les écoutez ces enfants !... Non ? Trop même peut être…
Écouter… De quoi parle-t-on exactement ?

Pris dans le rythme du quotidien, il est facile de se laisser submerger et de ne pas accorder à nos enfants toute l'attention qu’ils méritent.
Il arrive cependant qu’ils aient besoin de notre aide. En particulier quand ils ont des soucis, ou qu’ils rencontrent des difficultés.
Dans ces situations, nous sommes alors très souvent tentés de donner des conseils, de poser des questions ou de rassurer en pensant devoir donner des réponses et résoudre le problème nous-même. Ces tentatives, aussi bien intentionnées soient-elles, empêchent la personne de s’exprimer et de communiquer.
En réalité, écouter véritablement est une démarche empathique, active et qui s’apprend.
Elle suppose de concentrer son attention sur l’autre et d’accorder de l’importance à ce qu’il vit.
Mobiliser son écoute quand l’autre vit un problème, c’est chercher à comprendre son point de vue et ses émotions sans les interpréter ou les juger.
Ce type d’écoute est précieux dans toutes nos relations. À commencer en famille, avec nos enfants.
Quelques signes qui montrent que vous n’écoutez peut-être pas votre enfant aussi bien que vous le pensez :
Vous êtes distrait(e) : votre regard est sur votre téléphone, vous pensez à autre chose
Vous l’interrompez fréquemment : Vous finissez ses phrases, vous donnez votre avis avant que son récit soit terminé.
Vous minimisez ses émotions : vous lui dites des phrases comme "Ce n'est pas grave", "Tu t'en remettras" sans chercher à comprendre ce qu'il ressent vraiment.
Vous donnez des conseils : Au lieu de simplement l'écouter, vous cherchez tout de suite des solutions à ses problèmes.
Vous posez peu de questions de suivi : vous ne cherchez pas à approfondir sa pensée, à comprendre le contexte.
Vous vous sentez fatigué ou préoccupé : notre rythme de vie ou nos soucis personnels peuvent nous empêcher d'être pleinement présents pour notre enfant
Vous interprétez : Le sens que vous donnez à la situation n’est pas celui que l'enfant exprime réellement.
Vous vous arrêtez à son comportement : Vous ne distinguez pas les émotions des comportements. Or si toutes les émotions sont valables, certains comportements sont à recadrer, une fois la crise passée.
Les clés de l’écoute active :
Offrir un temps d'écoute dédié : s’assurer d’être vraiment disponible. Si non, reporter l’échange.
Être empathique : essayer de se mettre à la place de l'enfant et de comprendre ses émotions, sans les juger.

Se mettre à la hauteur de l'enfant : se placer à son niveau pour établir un contact visuel.
Être attentif à son langage corporel: observer ses expressions faciales, ses gestes.
Utiliser le langage non verbal : les expressions faciales, les hochements de tête et les gestes d'approbation encouragent l'enfant à continuer.
Poser des questions ouvertes : plutôt que de poser des questions fermées (auxquelles on répond par oui ou par non), privilégier les questions qui invitent l'enfant à développer sa pensée (« Comment tu te sens ? », « Qu'est-ce qui s'est passé ? »).
Reformuler : répéter avec ses propres mots ce que l'enfant a dit permet de vérifier sa compréhension et montre à l'enfant qu'il est écouté (« Si je comprends bien, tu es en colère parce que… »).
Marquer des silences : les silences peuvent être nécessaires à l'enfant pour réfléchir ou exprimer des émotions difficiles.
Éviter d'interrompre : laisser l'enfant finir sa phrase sans le couper.
Ne pas donner de conseils : sauf si l'enfant le demande, il est préférable de l'écouter exprimer ses difficultés plutôt que de lui donner des solutions toutes faites.
Validez ses émotions : dites-lui que vous comprenez ce qu'il ressent, même si vous ne partagez pas son point de vue.
Pourquoi est-il important d'écouter véritablement son enfant ?
Une écoute active et sincère offre de nombreux avantages.
Elle permet de :
Renforcer le lien parent-enfant : l'écoute active crée un sentiment de connexion et de confiance. L'enfant se sent valorisé et compris.
Favoriser le développement émotionnel : l'enfant apprend à identifier, exprimer et réguler ses émotions en se sentant écouté et soutenu.
Améliorer la communication : l'écoute active encourage un dialogue ouvert et honnête.
Résoudre les conflits plus efficacement : en comprenant le point de vue de chacun, il est plus facile de trouver des solutions mutuellement satisfaisantes.
Accroître l'estime de soi de l'enfant : se sentir écouté renforce le sentiment d'être important et digne d'intérêt.
En conclusion

L'écoute active est une compétence qui s'apprend et se perfectionne avec la pratique comme n’importe quel autre apprentissage.
Elle est un des leviers fondamentaux et essentiels à des relations harmonieuses car elle permet de sortir des rapports de force, de mieux déjouer les crises et les tempêtes émotionnelles et d’accéder aux besoins réels de l’enfant. En confiance, il gagne en autonomie, devient plus responsable et indépendant.
Les liens entre vous sont durablement renforcés.
Dès aujourd’hui et pour toute la vie.
Venez muscler votre écoute en participant à un atelier Gordon.
Article écrit par Valérie Reybaud, formatrice Gordon (https://www.lougrit.fr/).
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