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  • Photo du rédacteurCamille G.

L'actu en France : une loi contre la fessée !

En Novembre dernier a été adopté en première lecture une modification de l'article 371-1 du Code Civil relatif à l'autorité parentale. Voici l'article en question : « L'autorité parentale est un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux parents jusqu'à la majorité ou l'émancipation de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement, dans le respect dû à sa personne. Les parents associent l'enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son degré de maturité. »

Après le deuxième alinéa sera ajouté : « L'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques. » Aucune sanction n'a été prévue. Mais alors, à quoi ça sert me direz-vous ? Tout simplement à faire évoluer les mentalités et à inscrire dans les textes de loi que l'usage des violences, qu'elles soient physiques ou psychologiques n'ont aucune efficacité. « J'ai reçu des claques en étant petit et j'en suis pas mort ! » Voilà ce qu'on peut entendre ça et là lors de discussions sur le sujet. Entendons-nous bien, élever un enfant, c'est une autre ambition que de simplement le maintenir en vie. Alors nous n'en sommes peut-être pas morts, mais ce qui est certain, c'est que peu d'entre-nous gardent un bon souvenir d'une fessée, même quand on pense l'avoir méritée. La violence ne se mérite pas et est à bannir des méthodes éducatives car on sait maintenant qu'elle ne sert qu'à une chose : reproduire ce schéma de violence. Tous les jours l'actualité nous permet de constater à quel point la violence est présente, comme elle peut être banalisée, voire justifiée ! Pourtant, si on prenait le temps de se poser quelques instants pour prendre du recul, on verrait aisément que même si elle diminue, elle est toujours présente, et il n'y a pas moins de voleurs, de déséquilibrés, de fanatiques. Alors je ne peux que me réjouir d'une telle initiative, même si on reconnaît qu'elle sera peu coercitive. Il faut bien un début à tout ! Saviez-vous que quand semblable loi a été votée en Suède dans les années 1970, près de la moitié des personnes étaient contre ? Aujourd'hui, il semble totalement incroyable aux Suédois qu'on puisse avoir l'idée de recourir à la violence pour élever un enfant. L'apport des neurosciences qui montrent aujourd'hui les conséquences néfastes de la violence dans l'éducation sur le développement cérébral vient appuyer cette décision majeure. Comment pourrait-on refuser de tenter le coup ? Sans jeu de mot ;-) Einstein a dit « La folie est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent. » Et si on se mettait à reconsidérer notre point de vue au sujet de la place de l'enfant dans la société ? La loi prévoit également un état des lieux des violences éducatives ordinaires dans notre pays afin de proposer des pistes pour y remédier. J'aime beaucoup cette citation de Thomas Gordon : « Les parents reçoivent beaucoup de blâmes, et peu de formation » C'est vrai. Pas évident du tout de se retrouver face à un enfant en pleine tempête émotionnelle, on ne nous a pas appris à accompagner ça et bien souvent, on a soi-même certainement pas eu le droit d'exprimer nos émotions et ressentis, alors c'est naturellement inacceptable pour nous que notre enfant fasse « une crise ». Il est également temps de dire aux parents qu'ils ont le droit de ne pas savoir, de ne pas savoir faire et de leur proposer une aide concrète plutôt que des conseils, des trucs et astuces. Pour conclure, ce qu'il faut retenir de cette loi c'est qu'elle est là pour faire entrer dans les mentalités que la violence n'a pas de vertu éducative et que des alternatives sont possibles. Je suis convaincue qu'il n'y a qu'en passant par de telles étapes que nous pouvons faire évoluer la cause des enfants. Bien entendu, il est évident qu'une seule loi ne suffira pas et l'accompagnement à la parentalité devra être mis en place de façon plus large et adaptée à chacun. Beau programme et belle ambition, dont je suis ravie de faire partie ! Ecrit par Camille Goeusse, formatrice Gordon - lpcdc.fr

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