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  • Photo du rédacteurAudrey Obrecht

« La communication bienveillante, ça ne marche pas avec mon enfant ! »


Lors de formations ou interventions auprès de parents, j’entends très régulièrement cette phrase. « Ça a marché ! » ou « J’ai essayé mais ça ne marche pas... ». Mais de quoi parle-t-on au juste ?

J’ai découvert et suivi une formation Faber & Mazlich en 2009, à destination des parents, alors que mes 2 aînés avaient 2 et 3 ans, une révélation… Alors, il existe un autre moyen de communiquer avec ses enfants, autre que par les fessées, les menaces et toutes les violences éducatives ? Mais une question me taraudait : Allaient-ils obéir ou coopérer plus facilement ? Allais-je enfin arrêter de répéter tant de fois les mêmes choses ?


Et finalement, même si cette approche m’a ouvert les yeux sur certains comportements inadéquats avec mes enfants et que j’ai pu expérimenter bon nombre d’outils vraiment intéressants, j’ai moi-même très souvent dit cette phrase : « J’ai testé cet outil, mais ça n’a pas marché... ». Ou plutôt, dans certains cas je me disais « ça a marché », mais dans d’autres non. Comment expliquer cela ?


Ma fille a laissé traîner la serviette de toilette par terre dans la salle de bain. J’ai dit « serviette ! », et elle l’a ramassée. Génial, ça a marché ! --> Comprendre : elle a obéi à ce que je voulais !


Le lendemain matin, j’ai demandé à mon fils de ranger ses jouets, 5 fois, en gardant mon calme, sans avoir recours à la menace ou à la fessée. Je l’ai écouté sur son envie de continuer à jouer. Je l’ai écouté sur le fait qu’il n’avait pas envie d’aller à l’école. J’ai proposé de jouer à ranger ses jouets. Je l’ai écouté sur le fait que l’école était difficile pour lui parce qu’un copain lui fait peur. Mais il n’a pas rangé ses jouets. Et j’ai perdu du temps. L’heure tourne. Alors la 6ème fois, j’ai haussé le ton et me suis emportée, et il a fini par les ranger ses jouets. On était à la bourre, et on est partis dans la précipitation... Mais pourquoi ça n’a pas marché cette fois-là ? --> Comprendre : Il n’a pas obéi à ce que je voulais... Ça doit sûrement être parce que ces outils ne marchent pas sur lui...


Quelques années après cette formation, je me suis formée à l’approche de Thomas GORDON. Cette approche m’a permise de nombreuses prises de conscience dans la relation avec mon enfant, notamment autour de mon INTENTION.


Quelle est mon intention ?


Qu’est-ce que l’intention ? D’après Le Robert : « Acte, fait de se proposer un certain but ». Ou encore le Larousse : « Disposition d’esprit par laquelle on se propose délibérément un but. »


Un but. Un objectif. Quel est-il avec mon enfant ? Quel est votre objectif avec votre enfant ? Que souhaitez-vous obtenir ? Quel est le but à atteindre ?


Il y a de multiples réponses à cette question, mais je ne pense pas trop me tromper en disant que le but de tout parent est d’aider ses enfants à grandir, à prendre leur autonomie, leur envol. De leur transmettre des valeurs qui nous sont chères, tout en leur laissant la liberté de créer les leur. De les accompagner dans leurs expériences, de rester à leur écoute, dans une relation authentique, basée sur la confiance. Mais SURTOUT - et cela n’engage que moi - mon but ultime : NOURRIR QUOTIDIENNEMENT LA RELATION AVEC MES ENFANTS. Et là est mon intention !


Si mon but c’est que mon enfant vide le lave-vaisselle, là maintenant tout de suite, il y a fort à parier qu’il va me répondre : « Non, j’ai pas envie ! », ou « Attends, pas tout de suite, je veux terminer ma partie de Mario Kart ! », ou encore « Ça me soûle de vider le lave-vaisselle, c’est toujours à moi de le faire !! » ; et je vais m’engager dans un rapport de force avec lui à coup sûr. Le rapport de force c’est fatiguant, énergivore, et il en découle bien souvent une escalade de mots, de violence, où on finit chacun par dire ou faire des choses que nous ne voulions pas au départ, et de les regretter dans bien des cas. Et d’entacher la belle relation que je rêvais d’avoir avec mon enfant ou mon ado... Parce que mon intention c’est qu’il m’obéisse.


Je vais alors tenter différentes astuces pour enjoliver ma demande, avec l’espoir que « ça marche ». Et au bout de la quatrième petite fleur que je teste, je perds patience et le rapport de force s’installe encore. De surcroît, je me sens même incompétente, parce que « ces techniques de communication que je vois en formation ou que j’ai lu dans le bouquin, ça ne marche pas sur mon enfant ». Parce qu’une fois encore, mon intention était que mon enfant m’obéisse...


Bon... Et donc... Que faut-il faire si je ne souhaite pas de rapport de force avec mon enfant ?


Changer de regard


Sortir du rapport de force peut se faire en changeant de regard sur mon intention. Au lieu d’attendre l’obéissance, je vise plutôt une belle relation dans laquelle chacun a sa place et se sent entendu. C’est là tout l’enjeu de l’approche de Thomas GORDON : trouver un équilibre dans la relation. Trouver des solutions à nos conflits, de sorte que chacun en sorte gagnant dans la solution choisie, toi ET moi. Nourrir la relation à travers le conflit. Tu as des émotions et des besoins qui sont légitimes ; et en même temps, j’ai des émotions et des besoins qui sont légitimes aussi. Quelle(s) solution(s) pouvons-nous trouver pour que nous soyons tous les 2 gagnants ?


J’en reviens donc au lave-vaisselle, pour clôturer cet exemple. Au fond, mon intention est-elle que mon enfant vide le lave-vaisselle tout de suite ? Peut-être que oui, j’attends qu’il obéisse. Mais avec le risque que cela comprend pour la relation, et je dois en être conscient. Ou peut-être qu’à travers le lave-vaisselle, j’attends qu’il participe au bon fonctionnement de la maison sur le principe de la coopération où chacun prend une part. Ce peut-être le lave-vaisselle ou autre chose finalement.


Dans ce cas, je pourrai alors arrêter de m’acharner sur le lave-vaisselle et prévoir un temps de discussion avec mon enfant. Je pourrai lui faire part de mes besoins ; l’écouter et lui demander en quoi il serait prêt à coopérer ; envisager ensemble des solutions et un fonctionnement gagnant-gagnant. Ainsi nous serons tous les deux entendus dans ce que nous vivons, et respectés dans nos besoins. Et j’aurai surtout nourri cette belle intention d’une relation vraie et authentique avec mon enfant, à travers le conflit.

Lorsque j’ai envisagé cette solution avec ma fille de 13 ans, elle s’est rapidement exprimée sur le fait de vouloir davantage prendre part à la confection des repas. Ainsi, voilà bientôt un an qu’elle s’éclate en cuisinant, tout en contribuant au fonctionnement de la maison... et que ses frère et sœur vident le lave-vaisselle, parce que cette tâche leur va bien !


Utiliser des outils de communication dits ‘bienveillants’ avec mon enfant, avec comme intention de le faire obéir au doigt et à l’œil, est voué à l’échec et aboutit au rapport de force. Et vous aurez alors certainement de nombreuses occasions de dire « ça ne marche pas ! », d’être déçus ou de revenir à de vieilles habitudes de cris, de punitions ou de chantage...


Changeons de focus. Gardons comme intention de construire, nourrir et préserver la relation avec notre enfant. Soyons vrais et authentiques. Cela ne veut pas dire une relation sans conflits, bien au contraire (demandez à mes 3 ados ^^), mais une relation au sein de laquelle le conflit a sa place et aboutit à des solutions gagnant-gagnant, à un équilibre dans la relation. Toi ET moi. Je choisis de nourrir ce « ET ». Et ça, « ça marche », je vous l’assure ! ;)


Audrey Obrecht Formatrice Gordon accréditée www.petitlutinvert.com



 

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