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  • Photo du rédacteurLes Ateliers Gordon

La Vie - Jaloux, rivaux : comment faire la paix entre frères et sœurs ?

Ecrit par Stéphanie Combe



Ils se provoquent, se comparent, se disputent… Dans les fratries, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Voici des pistes pour vous aider à ramener la paix dans votre salon.

« Pourquoi tu restes plus de temps avec lui, le soir ? » ; « Tu lui as donné moins d’épinards qu’à moi ! » ; « Il a pris mon jouet sans me demander ! » Tous, nous rêvons d’une vie de famille harmonieuse, quand trop souvent notre quotidien résonne de : « Arrêtez de vous disputer » ! Le climat familial n’est pas toujours au beau fixe. Et si, pour commencer, on changeait de regard sur le conflit ?


Les frictions dans la fratrie sont inéluctables. « Vouloir protéger ceux qu’on aime des difficultés est illusoire, voire toxique, indique en souriant Johanna Den Hollander. Sans le conflit, l’enfant n’apprendrait jamais à se positionner, à être responsable de sa vie et à avoir un impact sur le monde qui l’entoure. » Seulement, peu d’adultes savent gérer sainement les conflits, sans violence contre soi ou contre autrui. Dans les ateliers de communication éducative qu’elle anime, Humain demain, inspirés de l’approche de Faber et Mazlish, cette spécialiste en neuro-éducation préconise aux parents de ne pas intervenir à chaud. « Une émotion intense nous coupe de notre cortex pré­frontal et nous prive de notre capacité de raisonnement et d’empathie. Enfants comme parents se retrouvent dans une logique de survie, de lutte, de rigidité. » Mieux vaut consoler l’enfant giflé qui pleure, ainsi que l’auteur du méfait, dont la création a été saccagée, et revenir sur l’événement après coup. « L’affrontement peut avoir un aspect constructif, confirme la coach parentale Nathalie de Boisgrollier. Il oblige à dire non, à négocier, à trouver la phase de résolution. »


Par ailleurs, notre propre histoire joue un rôle, comme le souligne cette auteure d’Élever ses enfants sans élever la voix (Albin Michel) : « Sans s’en rendre compte, le parent s’identifie souvent à l’enfant qui occupe le même rang que lui au sein de la fratrie. Cette projection peut le conduire à avoir des réactions qui ne sont pas toujours adaptées. » Cette prise de conscience peut aider à mieux discerner le bien-fondé de nos interventions. Dès 5 ou 6 ans, l’enfant est capable de poser une limite, de définir une règle et de la respecter. Veut-il jouer seul ? Avec sa petite sœur ? Les parents peuvent guider cet apprentissage, en tête-à-tête, lors d’un moment privilégié. Il s’agira pour l’un de verbaliser ce qu’il souhaite, pour l’autre d’apprendre à respecter l’interdit, sans avoir recours à la violence.


Équitable n’est pas égalitaire


« Certains sont tombés dans le piège d’un principe d’égalité, que les enfants renvoient en boomerang, analyse Nathalie Reinhardt, présidente et coordinatrice de l’association des Ateliers Gordon. Les parents n’ont pas à donner de façon égale, mais de façon équitable. » Cette équité aide à accepter les différences et évite de verser dans la comparaison. « Je suis partie 15 jours au Japon avec mon aîné, l’année dernière, témoigne Stéphanie, et les autres n’ont pas été jaloux. Nous prenons du temps avec chacun d’eux, ils savent que leur tour viendra. »


Nathalie Reinhardt utilise l’analogie des estomacs, une image appréciée par les plus jeunes : « À table, petits et grands ne mangent pas la même portion : tout dépend des besoins. » Là se trouve la clef pour désamorcer les conflits : comprendre quel besoin est en jeu derrière la chamaillerie. Le psychologue américain Abraham ­Maslow a identifié nos besoins fondamentaux, à la fois d’« avoir » mais aussi d’« être » : physio­logiques, sécuritaires, d’appartenance et d’amour, d’estime de soi et de reconnaissance, d’accomplissement de soi. Lorsqu’un petit se plaint « Z’en ai marre, c’est touzours avec elle que tu es », sa demande cachée est « passe plus de temps avec moi ». Mais quel est son besoin ? L’écueil consiste à dire « Ok, je vais passer plus de temps avec toi » sans être remonté jusqu’à son besoin. « Or l’enfant a besoin de comprendre ce qu’il ressent, reprend la coordinatrice des Ateliers ­Gordon. Il n’est pas sécurisant d’accéder à son désir sans limite. Ce n’est pas parce que l’enfant fait une demande (surtout de type égalitaire) qu’il faut dire oui. Tout l’enjeu consiste à accéder au besoin. »


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