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  • Photo du rédacteurLes Ateliers Gordon

Savoir se taire et écouter, tout un art !


Il y a une grande différence entre écouter les enfants et leur parler.


Dans la très grande majorité des cas, lorsqu'un enfant vient se confier à son parent, le réflexe de celui-ci est de tenter de le rassurer, le conseiller, le consoler. Les parents pensent qu'ils doivent dire quelque chose à l'enfant, qu'ils ont la responsabilité de lui transmettre un message pour que l'enfant se sente mieux.


Dans nos ateliers "Parents Efficaces", nous allouons un temps non négligeable pour aider les parents à identifier avec précision quels types de réponses verbales ils donnent à leurs enfants quand ceux-ci leur expriment des problèmes. Voici un exemple :


Léo, un adolescent de 14 ans, explique à ses parents les problèmes que ses études lui causent :

"Je n'arrive pas à m'attaquer à mes devoirs. Je déteste ça. Et je déteste l'école. C'est ennuyant à mort. On apprend rien d'important dans la vie - juste des trucs inutiles. Dès que je peux, je quitte l'école. Il n'est pas nécessaire d'avoir été à l'école pour réussir sa vie."

Voici quelques-uns des réponses typiques que le parent pourrait être tenté de faire :

  • "Pas question qu'un de mes enfants quitte l'école. Je ne le permettrais pas." (Ordonner)

  • "Apprendre, c'est l'expérience la plus enrichissante qui soit." (Faire la morale)

  • Pourquoi ne fais-tu pas un plan de travail pour tes devoirs ?" (Conseiller, donner des solutions)

  • "Tu as toujours été un bon élève plein de possibilités." (Complimenter)

  • "Tu parles comme un futur chômeur..." (Humilier, ridiculiser, étiqueter)

  • etc, etc, etc

Si vous vous êtes reconnus dans une ou plusieurs de ces réponses, c’est juste que la plupart du temps, nous avons reçu nous-même ce genre de réponse et cela démontre bien que l'attitude type face au problème d'un enfant (ou d'un adulte) est de dire quelque chose.


Ces réponses typiques sont appelées par Thomas Gordon des "obstacles à la communication" car elles bloquent souvent chez l'enfant (et chez l'adulte) toute poursuite de la communication. La personne se referme, arrête de parler ou au contraire réagit avec véhémence.

Alors que ces réponses partaient à la base d'une bonne intention du parent d'aider son enfant !

Les effets peuvent être négatifs sur la confiance en soi de l'enfant et sur la qualité de la relation. On y retrouve principalement :

  • l'arrêt net de la discussion

  • une réaction de défense

  • un sentiment d'incapacité

  • parfois du ressentiment, de la colère

  • les enfants peuvent se sentir coupables ou méchants, pas acceptés tels qu'ils sont

  • ils sentent qu'on ne leur fait pas confiance pour résoudre leurs propres difficultés

  • ils se sentent incompris, interrompus, coupés

  • ils ont l'impression que leurs sentiments ne sont pas acceptables

  • etc..

Lors d'un atelier, nous apprenons à repérer nos obstacles "préférés" pour les conscientiser et apprendre par la suite à se concentrer sur ce que dit l'enfant (ou l'adulte) qui nous parle pour rester connecté à ce qu'il est en train de vivre. C'est ce qu'on appelle "l'écoute active" : l'art de rester concentré sur la parole de la personne, de lui laisser l'espace suffisant pour qu'elle ait le temps d'élaborer sa pensée (le silence est d'or !), de l'inviter à poursuivre le dialogue, de reformuler ses propos et refléter les émotions que l'on perçoit. L'écoute active, ça s'apprend ! Les parents commencent l'apprentissage de cet art pendant l'atelier, entre parents, grâce à des apports théoriques et surtout beaucoup de mises en situation et exercices pratiques.

Si l'apprentissage de cet outil de base est si important dans nos ateliers, c'est parce qu'il est la clé de voûte pour des relations authentiques.

Pour terminer cet article, nous avions envie de vous partager 3 témoignages de parents sur leurs découvertes à propos de l'écoute active.


Voici 3 témoignages très touchants de la prise de conscience de parents


"Auparavant, je crois que c'était surtout moi qui parlais. S'il disait quelque chose comme : "Je n'aime pas mon prof", je disais "Eh bien tu ne devrais pas le détester" ou "elle fait de son mieux"... Je sais maintenant que ça bloquait leur réflexion.


"J'ai plus d'une fois accompagné les enfants chez le docteur ou chez le dentiste, et pendant tout le trajet ils se plaignaient : ils ne voulaient pas de piqure, ou il détestaient le docteur. Pour essayer de les réconforter, je niais leurs sentiments en disant : "Bah! Tu n'as pas si peur que ça de voir le docteur.", etc. Mais j'avais tort, j'en suis convaincue aujourd'hui... Si quelqu'un leur dit qu'ils ne doivent pas éprouver tels sentiments, ils ont l'impression d'être en tort, que quelque chose ne va pas chez eux puisqu'ils ont peur et ça ne leur donne par une bonne image d'eux-mêmes."


"Quand Tim a commencé d'aller à la maternelle, il rentrait à la maison sans souffler mot de ce qui s'était passé le matin. Je lui posais des questions directes, il ne voulait pas répondre... Alors j'ai commencé à remarquer qu'il répondait rarement à toute question directe. C'est très frustrant pour une mère enseignante d'avoir un enfant qui ne veut pas parler quand on l'interroge... J'ai découvert très vite que mon habitude de questionner Tim directement le mettait dans une position très vulnérable. Il avait horreur d'avoir tort. Aussi, plutôt que de répondre mal à une question, il préférait ne pas répondre du tout. Une semaine durant je me suis écoutée et j'ai entendu le son strident de ma voix. Ce fut une sévère révélation. La stricte objectivité, l'attitude de juge impartial qui marchait si bien dans ma classe bloquait mon petit enfant de 5 ans. Sa seule défense, c'était le silence. Alors j'ai commencé à découvrir que je pouvais obtenir des réponses par des manières plus douces. Si j'étais patiente, si j'écoutais attentivement, il m'arrivait de l'entendre raconter quelque chose sur sa journée d'école... Petit à petit, il a commencé à s'ouvrir et m'a laissé entrapercevoir son moi intérieur."


N'hésitez pas à consulter notre site internet pour connaître l'atelier qui se déroule près de chez vous !



Inspiré du livre "Parents Efficaces au quotidien" de Thomas Gordon et revu par Camille Goeusse (www.lpcdc.fr) et Brigitte Graff, formatrices des Ateliers Gordon



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